7 novembre 2020

Bortsch, soupe russe traditionnelle / la recette de Babou*


Cela fait tout bizarre... 2 ans que je n'ai plus publié sur mon blog. Comme si rien ne s'était passé depuis. Ce qui ne reflète pas du tout le tumulte de la vraie vie. Sans parler du véritable chaos qui s'est emparé de nos vies quotidiennes depuis février dernier. 

Alors que les journées raccourcissent et que le froid annonce son retour, (et que les restaurants sont fermés...), ne ressentez-vous pas le besoin d'une nourriture réconfortante et pleine de nostalgie? C'est en tout cas ce que j'ai personnellement ressenti en prenant livraison de ma commande de victuailles "essentielles" en vrac et autres légumes bio parmi lesquels un énorme chou qui aurait pu facilement accueillir un nouveau-né. Et qui dit chou en-veux-tu-en-voilà dit... cuisine russe! J'ai déjà évoqué mes liens avec la Russie en parlant de la recette des pirojkis et de la salade russe. J'y suis allée l'été de l'année passée pour assister à un mariage. De merveilleux souvenirs que je vous raconterai volontiers la prochaine fois. La cuisine familiale russe est cette fois-ci de retour avec la recette du bortsch, "the" soupe russe au chou et la betterave. On dit qu'il y a autant de recettes de bortsch qu'il y a de familles russes. La recette que je vous partage est celle que Babou* Lioubov m'a transmise. Les quantités sont approximatives. Mille pensées pour Babou que nous n'avons pas pu voir depuis bien trop longtemps à cause de cette saleté de pandémie. Haut les coeurs!

*Babou est le diminutif affectueux de babouchka (grand-mère).


Bortsch

2 oignons

5-6 feuilles de chou blanc

3 betteraves rouges (cuites)

1 grande boîte de tomates pelées (800g)

1 petit bocal de haricots blancs

3 belles carottes

2 grosses pommes de terre

1 petite boîte de concentré de tomates

1 morceau de jarret de boeuf avec os

1 cube bouillon

sel et poivre

aneth 

crème épaisse


1. Epluchez les oignons, émincez-les.

2. Dans une grande marmite, faites revenir les oignons avec un peu d'huile végétale. Ajoutez le jarret de boeuf et colorez la viande.

3. Ajoutez 3 litres d'eau, le cube bouillon et portez à ébullition.

4. Préparez les légumes: épluchez les carottes et coupez-les en rondelles, épluchez les pommes de terre et coupez en dés, émincez les feuilles de chou en fines lanières, coupes les betteraves (cuites et épluchées) en dés.

5. Enlevez régulièrement l'écume du bouillon.

6. Lorsque le bouillon a mijoté une petite demi-heure, ajoutez les carottes et les pommes de terre.

7. Laissez encore mijoter un quart d'heure, puis enlevez la viande. La viande peut être coupée en petits morceaux et ajoutée dans l'assiette au moment de servir.

8. Ajoutez tous les ingrédients restants: chou, tomates pelées, concentré de tomates, betteraves et haricots blancs. Salez et poivrez à votre goût.

9. Laissez mijoter au moins 1 heure.

10. Servez la soupe avec un peu d'aneth et de crème épaisse, ainsi que la viande pour ceux qui apprécient.

Le bortsch peut être préparé la veille. Il sera d'autant meilleur!




18 août 2018

La recette des gyoza / comme là-bas (vidéo inside)



La cuisine japonaise sur demi demi, le grand retour! Beaucoup me l'ont réclamée, cette fameuse recette de gyoza. La voici enfin, en image, en texte et surtout... en vidéo! Ma chaîne Youtube reprend du service.
Plat familial par excellence, mais aussi plat d'izakaya, la gargotte japonaise, le gyoza 餃子 est l'adaptation nippon du ravioli chinois.
Si vous êtes ici en train de lire ce blog, c'est que vous avez un jour découvert la merveilleuse saveur des gyoza, que ce soit au Japon ou dans un restaurant japonais près de chez vous. Mais oui, vous pouvez reproduire ce plat à la maison sans partir à la chasse aux ingrédients exotiques, avec des produits que l'on trouve couramment en supermarché.

Quelques petites astuces:
- prenez un haché de porc (ou encore porc et veau) sans épices. Les préparations de viande comme la chair à saucisse sont marquées par des épices à connotation européenne qui font que vous ne retrouverez pas le "goût japonais".
- si vous ne trouvez pas de chou chinois, du chou blanc peut aussi faire l'affaire.
- pour la cuisson, utilisez de l'huile végétale neutre. Encore une fois, l'huile d'olive apporterait une note trop "provençale" à vos gyoza.
- la pâte à gyoza se trouve assez facilement en boutique d'alimentation japonaise, en supermarché asiatique. Faites simplement attention à la couleur et la taille. Les feuilles doivent être blanches (et non pas jaunes), rondes (et non pas carrées) et petites. Cela ressemble à ceci et c'est généralement made in Japan et surgelé.
S'il n'y a aucun marchand asiatique 100 km à la ronde, il est tout à fait possible de faire soi-même la pâte à gyoza. Il faut juste de la farine et de l'eau! Je vous détaillerai la marche à suivre un de ces jours.
- le saké de cuisine ne doit être confondu avec le saké à boire. Il est généralement conditionné en bouteille plastique. La marque la plus courante en Europe est celle-ci.  

Dernière suggestion pour accompagner vos gyoza, je vous propose: - un bol de riz japonais. A préparer idéalement avec un auto-cuiseur comme expliqué ici.
- une soupe misoshiru. La recette est ici.
- une petite salade verte toute simple. Car il faut bien un moment quitter la cuisine et se mettre à table!

Bon amusement, car les gyoza, c'est un peu long mais c'est très fun à faire. Et bon appétit, car c'est vraiment délicieux!
La vidéo est ici:


Gyoza
Pour 30 gyoza
300 g de haché de porc
3 grandes feuilles de chou chinois
2 tiges de ciboule ou oignons nouveaux
1 morceau de gingembre
1 gousse d'ail
sauce de soja
huile de sésame
saké de cuisine
sel et poivre
huile végétale

La farce

  1. Emincez finement le chou chinois.
  2. Emincez également la ciboule et la gousse d'ail.
  3. Râpez un morceau de gingembre.
  4. Dans un grand récipient, mettez la viande et assaisonnez-la avec une cuillère à café de sauce de soja, une cuillère à café de saké de cuisine, une cuillère à café d'huile de sésame, quelques tours de moulin à poivre, une pincée de sel.
  5. Mélangez à la fourchette, puis malaxez à la main.
  6. Ajoutez ensuite le chou, la ciboule, le gingembre et l'ail. Malaxez bien à la main.
  7. Couvrez et mettez au frais une demi-heure.

Confection des gyoza

  1. Prenez une feuille de pâte. Placez-y un peu de viande, environ une petite cuillère à café.
  2. Mouillez tout le pourtour de la feuille de pâte.
  3. Repliez la pâte. Voir comment à 2 min 30 de la vidéo.
  4. Posez les gyoza sur un plat saupoudré d'une fine couche de fécule de pomme de terre (ou de farine) pour éviter qu'ils ne collent.

Cuisson

  1. Faites chauffer une poêle avec une cuillère à soupe d'huile végétale neutre (tournesol par exemple).
  2. Posez les gyoza sur leur base et cuisez-les à feu vif.
  3. Lorsqu'ils sont bien dorés sur la base, ajoutez un fond d'eau (environ 100 ml). Attention aux projections! Couvrez immédiatement. La vapeur d'eau va ainsi cuire le dessus des gyoza. Laissez cuire pendant 2-3 minutes.
  4. Retirez le couvercle et terminer la cuisson avec un peu d'huile de sésame. Il faut faire "sécher" le fond de poêle pour qu'il n'y ait plus d'eau.
  5. Transférez les gyoza sur un plat de service.

C'est prêt à déguster, avec un peu de sauce de soja ou de ponzu (sauce de soja parfumée au jus de yuzu).

22 février 2018

Le kimono Ume, fleurs de février - Séance d'habillage


Vous avez découvert il y a quelques semaines, le projet "Une année en kimono" avec la première aquarelle d'un kimono rouge et ses grues du Japon.
Je vous dévoile aujourd'hui le deuxième kimono de l'année, bleu avec des fleurs de prunier ou d'abricotier du Japon, des fleurs "ume" qui fleurissent fin de l'hiver, avant même les grandes stars du printemps, les cerisiers du Japon.

Beaucoup plus parfumées que les fleurs de cerisier, les fleurs "ume" (prononcez "oumè") font aussi l'objet de contemplation dans les parcs et jardins. Tandis que la fleur de cerisier ne donne pas de fruit, la fleur ume donne un fruit entre prune et abricot, dont on fait de l'alcool "umeshu" 梅酒 ou des umeboshi 梅干し, sorte de prune séchée et salée. Une petite délicatesse terriblement acide et salée dont les Japonais ne peuvent se passer.

La fleur d'ume est également souvent représentée dans les kamon 家紋, les blasons ou armoiries de famille. Et bien évidemment, comme symbole du renouveau et de l'arrivée du printemps, c'est un motif que l'on retrouve abondamment sur les tissus et kimonos.

 

Pour ne plus confondre fleur d'ume et fleur de sakura, que ce soit sur un tissu ou sur un arbre, vérifiez ce détail: la pointe du pétale de la fleur de prunier est ronde, tandis que le bout du pétale de la fleur de cerisier est en pointe avec une petite incision.


Fleurs de prunier "ume"

Fleurs de cerisier "sakura"

Revenons-en au kimono. Dans mon billet précédent, j'évoquais les occasions de porter le kimono. Je vous propose aujourd'hui de passer en revue les différents éléments qui composent une tenue de kimono, ainsi que le quasi-cérémonial de son "enfilage".
Petit préalable: coiffure et maquillage, sauf le rouge à lèvres réservé pour la fin.

Tabi

En premier, on enfile les tabi 足袋, les "sacs à pied" avec de drôles de petites fermetures métalliques, étranges petites chaussettes où le gros orteil est puni et reste séparé des autres. Traditionnellement, le tabi est fait de coton épais et non extensible. Heureusement que de nos jours, grâce à l'élasthanne, on peut se permettre le confort de tabi stretch. Couleur: en principe blanc, parfois noir pour les hommes, et plus rarement en couleur et à motif pour les fashionistas du kimono. Alors, pourquoi en premier? Parce que lorsque la tenue complète est sur vous, atteindre vos pieds devient assez compliqué.

Ensuite, les sous-vêtements dont je vous passe les détails mais cela ressemble à une jupe et un cache-coeur en gaze de coton très léger.

Vient alors le nagajuban 長襦袢, le sous-kimono, généralement blanc ou de couleur claire. La partie du col restera visible après avoir mis le kimono car positionné en léger décalage pour le laisser entrevoir. Le sous-kimono est fermé par une et même plusieurs ceintures légères.

C'est maintenant que l'on enfile le kimono, le pan gauche croisé sur le droit pour les hommes comme pour les femmes (l'inverse est réservé aux morts).

Le kimono est ensuite maintenant fermé par un obi , large ceinture savamment nouée dans le dos et maintenue par des ficelles et autres accessoires invisibles. Le obiage (obiagé), sorte de foulard noué pour maintenir le obi et le obijime (obijimé), sorte de cordon, viennent finir la fermeture du obi.
merci pour votre indulgence... les petites illustrations sont de moi!

Inutile de vous dire que s'habiller en kimono est un véritable art difficile à maîtriser sans une aide et un apprentissage.
Et pour sortir, on met des zori 草履, sorte de tongs à plateau. Ce qui explique enfin les chaussettes à gros orteil séparé. On peut aussi porter un haori 羽織, une veste-kimono s'il fait un peu frais ou encore un manteau pour kimono.

J'espère que cette petite description vous a plu.

Les cartes du kimono à fleurs ume sont sur mon shop demidemishop.etsy.com


Vous y retrouvez la première carte kimono de janvier, et nouveauté: le tote-bag en coton assorti!



Vous pourrez en savoir plus sur l'artiste Yoshiko Kono sur mon site www.demidemi.be
A bientôt!

2 février 2018

Une année en kimono - Les grues du Japon



Je pense pouvoir compter sur les doigts de la main le nombre de fois où j'ai porté un kimono dans ma vie de demi-belge, demi-japonaise.
Au mariage de ma soeur, à ma "majorité japonaise" (20 ans) pour la cérémonie du "seijin shiki", lors de Nouvel An pour des photos souvenirs, à l'inauguration d'un salon dont je ne souviens plus du sujet, avec la présence du Premier Ministre belge de l'époque, Jean-Luc Dehaene (c'est dire que cela date), ainsi que le yukata (version légère du kimono, en coton pour l'été) lors de fêtes populaires au Japon.


Mais qu'est-ce qu'un kimono exactement? 

Depuis que je travaille des tissus de kimono pour mes créations demi demi, on m'a posé plusieurs fois la question. Je suis loin d'être une experte en la matière. Je vais donc essayer de vous initier à l'univers du kimono de manière simple et basique.

Kimono 着物 signifie littéralement "chose que l'on porte" et désigne le vêtement traditionnel japonais. Généralisé au XIVe siècle, il est devenu, avec l'apparition de la mode occidentale, un vêtement réservé aux événements traditionnels.
Depuis ses origines, le kimono suit une codification qui a évolué au fil des siècles, mais son choix et la manière de le porter comportent toujours des messages sociaux précis. Furisode, homongi, kurotomesode, komon... Savoir porter le bon kimono pour la bonne occasion est un art qui s'enseigne dans des écoles spécialisées. L'engouement pour ce genre de formation témoigne de l'importance que le kimono a gardé dans la société japonaise.

Aujourd'hui, rares sont ceux qui portent le vêtement traditionnel au quotidien. Seuls quelques irréductibles, ainsi que des professionnels comme les prêtres shinto et moines bouddhistes, les geishas, les sumos, certains artisans et artistes, ou encore dans le domaine de la gastronomie et de l'hôtellerie de tradition japonaise, portent le kimono comme un vêtement de travail.


Une année en kimono, le projet

Après cette petite introduction au monde du kimono, je vous dévoile un nouveau projet de collaboration qui devrait s'échelonner sur toute l'année 2018. C'est ma mère, Yoshiko Kono, qui est au centre de ce projet. Ancienne hôtesse de l'air et insatiable globe-trotter, ma mère est aussi une artiste aquarelliste. Vous pourrez découvrir son parcours et univers artistique en cliquant ici.

L'idée est de vous proposer tous les mois une illustration en aquarelle d'un kimono. Chaque mois, cette aquarelle sera mise en vente sur mon e-shop sous forme de cartes imprimées, ainsi qu'au fur et à mesure de l'année et des demandes, sous d'autres formes.


Pour inaugurer cette série de kimonos, je vous présente la première aquarelle de l'année: un kimono rouge avec des grues du Japon. 
Les fameux "tsuru" 鶴 que vous connaissez certainement en version papier plié ou origami, sont des oiseaux échassiers menacés d'extinction, alors qu'ils sont symboliquement très présents dans la culture japonaise. Un conte japonais "tsuru no ongaeshi" ("la grue reconnaissante") raconte une histoire terriblement triste où il est question de gratitude, de promesse et de sacrifice.
La compagnie aérienne Japan Airlines a choisi la grue comme logo, tandis qu'on pouvait voir des "tsuru" sur les billets de 1000 yens des années 80.

En tant que symbole de longévité et de bonne fortune, c'est un motif que l'on retrouve très souvent sur les kimonos, notamment de cérémonie ou de mariage, mais aussi sur les kimonos ou sur la ceinture de kimono "obi", au Nouvel An.

Pour souhaiter un bon anniversaire, déclarer votre flamme ou tout simplement écrire à quelqu'un qui vous est cher, vous pouvez acheter une ou plusieurs cartes du kimono "tsuru", sur mon e-shop ici.
Nous nous retrouverons dans quelques semaines pour un deuxième kimono et son histoire.


A bientôt!

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