18 février 2012

Temakizushi, sushi paresseux mais convivial



Je dois avouer que la folie des sushis qui a emparé l’Europe depuis quelques années m’énerve un peu. Je suis bien sûr ravie qu’enfin, ce produit soit devenu accessible ici, mais je m’inquiète de le voir parfois maltraité. Au Japon, le sushi est élevé au rang d'art et devenir maître sushi exige de longues années de formation et d’expérience. C’est un met délicat qui ne supporte pas l’à-peu-près. Le poisson doit être d’une fraîcheur exemplaire, coupé comme il faut, préparé à l’instant (je répète, non, le riz ne supporte pas la conservation au froid), et la technique du « nigiri » (pressage de la boulette de riz) n’est pas donnée à tout le monde. Trop grosse boulette, boulette pas assez pressée qui se désintègre… bof bof.
Puis, surtout, méfiez-vous des sushis genre faits la veille dans un appartement miteux par des clandestins qui ne se sont pas vraiment lavés les mains. Si, si, j’ai vu ça un jour dans un reportage d'"Envoyé spécial".

Il faut avouer que les maîtres sushi de l’archipel nippon sont aussi malmenés. Le marché compliqué du thon rouge leur cause bien du stress. Et puis, le sushi low cost apparu dans les années 1980 a fait beaucoup de ravages chez les sushi-ya de tradition, avec l’invention de la machine à sushi (si votre boulette de riz est rectangulaire, c’est la machine!) et du kaitenzushi, fastfood où votre sushi tourne, tourne et tourne sur un tapis roulant devant vos yeux. La formule existe maintenant en version hyper-technologique avec commande sur tablette PC ou QR code à l’arrière de l’assiette pour compter l’addition… Ceci dit, c’est très ludique.

Revenons à plus appétissant. Sushi est un terme générique qui recouvre différents plats de riz vinaigré.
Nigirizushi: boulette de riz
Makizushi: riz enroulé d’une feuille d’algue
Inarizushi: riz fourré dans un petit sac de tofu frit
Chirashizushi: riz dans un bol ou un plat, l’accompagnement recouvrant le riz.
Et encore d’autres…


Les Japonais s’improvisent plutôt rarement maîtres sushi et préfèrent cuisiner les variantes à la maison. Le temakizushi (sushi enroulé à la main) est idéal pour une soirée conviviale où tout le monde cuisine. Genre raclette ou fondue, mais en nettement moins calorique et moins lourd sur l’estomac. Quoique… petit rappel technique et d’hygiène : pour le manger cru, il est préférable de congeler le poisson afin de détruire les parasites, en particulier pour le saumon. Si vous ne connaissez pas l’anisaki, je vous recommande de vous renseigner sur ce charmant petit compagnon du saumon.


Vous verrez, le temakizushi est une bonne formule pour l’initiation au sushi, chacun composant le contenu de son temaki.


Temakizushi 手巻き寿司
Sushimeshi (riz vinaigré)
2 cuillères à soupe de vinaigre de riz (ou vinaigre blanc)
1,5 cuillère à soupe de sucre
1 pincée de sel
du riz à cuire comme expliqué ici

Réchauffez (au micro-ondes ou à la casserole) le vinaigre, le sucre et le sel (ne pas faire bouillir, c’est juste pour faire dissoudre le sucre et le sel) puis laissez tiédir.
Dès que le riz est cuit, le placer dans un grand plat creux. Versez le mélange de vinaigre et mélanger délicatement sans écraser. Faites tiédir le riz avec un éventail (ou un bout de carton, ça marche aussi!).

Garniture
Nori (feuilles d’algues) à couper en 4 avec des ciseaux - sauce soja – wasabi
Quelques idées : saumon cru – thon rouge cru (à découper en gros bâtonnets) - surimi - oeufs de saumon - avocat – concombre – cressonnette
Et pour vos invités qui ne supportent pas le cru:
Thon en boîte mélangé à de la mayonnaise
Haché de porc cuit avec un peu de sauce de soja, sucre et saké

Mode d’emploi
Placez tous les ingrédients à table.
Prenez un carré de nori, étalez un peu de riz (pas troooop, sinon cela ne se ferme plus et vous serez rassasié après 2 temaki).
Ajoutez les ingrédients de votre choix. Saumon cru et cressonnette par exemple.
Refermez la feuille de nori comme un cornet.
Trempez dans la sauce de soja et mangez à la main.


Truc pour dresser la table: chaque convive aura une grande assiette pour préparer son temaki, ainsi qu’une petite coupelle pour la sauce de soja. Sinon, c’est la bérézina dans l’assiette!

2 commentaires:

  1. Alors donc, même formule décomplexée qu'avec les rouleaux de printemps "déstructurés" chez les lao ou les thaï : tout sur la table et chacun se sert ! Je ne savais pas qu'on faisait de même avec les sushis...merci!

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