Vous avez découvert il y a
quelques semaines, le projet "Une année en kimono" avec la première
aquarelle d'un kimono rouge et ses grues du Japon.
Je vous dévoile aujourd'hui
le deuxième kimono de l'année, bleu avec des fleurs de prunier ou d'abricotier
du Japon, des fleurs "ume" 梅 qui fleurissent fin
de l'hiver, avant même les grandes stars du printemps, les cerisiers du Japon.
Beaucoup plus parfumées que les fleurs de cerisier, les fleurs "ume" (prononcez "oumè") font aussi l'objet de contemplation dans les parcs et jardins. Tandis que la fleur de cerisier ne donne pas de fruit, la fleur ume donne un fruit entre prune et abricot, dont on fait de l'alcool "umeshu" 梅酒 ou des umeboshi 梅干し, sorte de prune séchée et salée. Une petite délicatesse terriblement acide et salée dont les Japonais ne peuvent se passer.
La fleur d'ume est également souvent représentée
dans les kamon 家紋, les blasons ou armoiries de famille. Et bien
évidemment, comme symbole du renouveau et de l'arrivée du printemps, c'est un
motif que l'on retrouve abondamment sur les tissus et kimonos.
Pour ne plus confondre fleur d'ume et fleur de
sakura, que ce soit sur un tissu ou sur un arbre, vérifiez ce détail: la pointe
du pétale de la fleur de prunier est ronde, tandis que le bout du pétale de la
fleur de cerisier est en pointe avec une petite incision.
Fleurs de prunier "ume" |
Fleurs de cerisier "sakura" |
Revenons-en au kimono. Dans mon billet précédent,
j'évoquais les occasions de porter le kimono. Je vous propose aujourd'hui de passer
en revue les différents éléments qui composent une tenue de kimono, ainsi que
le quasi-cérémonial de son "enfilage".
Petit préalable: coiffure et maquillage, sauf le
rouge à lèvres réservé pour la fin.
Tabi |
En premier, on enfile les tabi 足袋,
les "sacs à pied" avec de drôles de petites fermetures métalliques,
étranges petites chaussettes où le gros orteil est puni et reste séparé des
autres. Traditionnellement, le tabi est fait de coton épais et non extensible.
Heureusement que de nos jours, grâce à l'élasthanne, on peut se permettre le
confort de tabi stretch. Couleur: en principe blanc, parfois noir pour les
hommes, et plus rarement en couleur et à motif pour les fashionistas du kimono.
Alors, pourquoi en premier? Parce que lorsque la tenue complète est sur vous, atteindre
vos pieds devient assez compliqué.
Ensuite, les sous-vêtements dont je vous passe
les détails mais cela ressemble à une jupe et un cache-coeur en gaze de coton
très léger.
Vient alors le nagajuban 長襦袢, le sous-kimono, généralement blanc ou de couleur claire. La partie du col restera visible après avoir mis le kimono car positionné en léger décalage pour le laisser entrevoir. Le sous-kimono est fermé par une et même plusieurs ceintures légères.
C'est maintenant que l'on enfile le kimono, le pan gauche croisé sur le droit pour les hommes comme pour les femmes (l'inverse est réservé aux morts).
Le kimono est ensuite maintenant fermé par un obi 帯, large ceinture savamment nouée dans le dos et maintenue par des ficelles et autres accessoires invisibles. Le obiage (obiagé), sorte de foulard noué pour maintenir le obi et le obijime (obijimé), sorte de cordon, viennent finir la fermeture du obi.
merci pour votre indulgence... les petites illustrations sont de moi! |
Inutile de vous dire que s'habiller en kimono est un véritable art difficile à maîtriser sans une aide et un apprentissage.
Et pour sortir, on met des zori 草履,
sorte de tongs à plateau. Ce qui explique enfin les chaussettes à gros orteil
séparé. On peut aussi porter un haori 羽織, une veste-kimono
s'il fait un peu frais ou encore un manteau pour kimono.
J'espère que cette petite description vous a plu.
Je n'ai qu'un mot: Splendide!
RépondreSupprimerMerci Louise!
SupprimerWuaonh super bravo bisous
RépondreSupprimerJe n'ai qu'un mot: Splendide!
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